Aventure: Cinq leçons de ma première exposition Photo
Où il y a de la lumière, il y a toujours une jolie photo à faire.
Ce week-end, j’ai eu l’honneur d’exposer mon travail au salon de la Photo de Soissons, organisé par la fine équipe de Déclic Soissons, et même si l’invitation est arrivée il y a longtemps, je n’ai pu donner ma réponse que la semaine précédant le salon. J’ai donc eu une semaine pour me préparer entre les boulots à rendre, les jours fériés, les grèves de cantine et les enfants à gérer, et si je suis très content du résultat, j’ai surtout tiré de cette expérience cinq leçons pour la prochaine fois:
1 - Une exposition se prépare bien avant d’être prévue
On peut s’en sortir pour imprimer ses photos dans les temps, surtout quand comme moi on aime tout faire avec ses petites mains et on a la chance d’être bien équipé. Mais le boulot à exposer ne s’improvise pas, et j’ai eu de la chance d’avoir une série dont je sais qu’elle fonctionne avec “Ça sent le Sapin”, et d’avoir un projet dans les cartons que je poursuis et dont je parle depuis des années sans lui donner corps, à savoir “Miam-Miam”, ma série sur les gens en train de manger dans les cocktails. Je n’ai pu participer que parce que j’avais déjà ces histoires à partager, et je crois qu’elles ont trouvé un écho chez ceux qui les regardaient.
2 - Il faut choisir entre histoire ou art
Moi, je suis un photographe qui raconte des histoires, davantage qu’un photographe d’art, même si je pense que certaines de mes images pourraient finir exposées sur un mur un de ces jours. Nombre de mes camarades exposants avaient un thème et quelques images présentées, moi j’avais deux séries de respectivement 12 et 19 images, qui ont besoin les unes des autres pour fonctionner.
Dans le cas de “Ça sent le Sapin”, il faut suivre un cheminement prédéfini pour voir défiler la vie de ce pauvre Sapin. Dans “Miam-Miam”, il n’y a pas d’ordre, mais les photos ne fonctionnent réellement que dans la série. Ça n’aide pas à vendre des images, puisqu’une image isolée ne raconte qu’un petit bout d’histoire. Et en parlant de vendre…
3 - Pour vendre, il faut vouloir vendre
J’avais dit que si l’occasion se présentait, je vendrais quelques images. Scoop que quelqu’un qui comme moi, ayant été commercial une grosse partie de ma vie professionnelle, aurait du savoir, on ne vend qu’avec une intention, et rarement sur un malentendu. Mon camarade Alex, avec une table, un pupitre, une déco, des livres exposés avec leurs tarifs, en a vendu plusieurs. Moi, avec mes séries au mur et quelques photos éparpillées sur une table, je n’avais aucune chance de vendre quoi que ce soit, parce que je n’y étais pas préparé.
Ninja!!
4 - Pour vendre, il faut avoir un stock de choses à vendre à des prix différents
Mon zine “Offline” dont je devais corriger trois pages depuis trois mois avant d’en commander un batch à vendre? Je l’ai corrigé et commandé trop tard (en même temps, je réponds présent à la dernière seconde). Dommage parce qu’il y avait plein d’auditeurs du podcast qui m’ont demandé s’il m’en restait. Oui, il m’en reste, ils sont dans le camion de La Poste…
Mais ce n’est pas que ça: il faut avoir un fond de catalogue, des tirages emballés, tarifés et présentés comme tels, d’autres encadrés tels des oeuvres uniques, des livres, des anciens zines qui restent à vendre, et proposer quelque chose à tous les prix, de celui qui a vraiment envie de soutenir votre travail à celui qui veut juste garder un souvenir de vous. Et afficher clairement ses prix, il n’y a rien de plus clair que ça.
5 - Une expo se prépare toute l’année pour pouvoir répondre présent à chaque opportunité
Mes photos sont tirées et prêtes à être exposées à la demande. Mon zine est désormais en stock, et le second est en cours de fabrication. Toutes mes photos sont imprimées et encadrables rapidement, me permettant de faire des sélections et d’exposer mon travail à la demande, sous une forme ou une autre. J’ai différents formats de livres en preparation, certains en modèles uniques, d’autres en tirages multiples, dans plusieurs tailles et à plusieurs prix. La clef: avoir une variété de choses à présenter, prêtes à partir, une partie fabriquée par mes bons soins, une partie fabriquée par des imprimeurs pour avoir du super qualitatif. Mais avoir plusieurs choses à présenter dans un cadre qu’on contrôle un minimum, histoire de se distinguer du voisin.
La fine équipe en train de se détendre après une journée bien chargée.
BONUS - Soyez généreux
Ce salon, c’est avant tout la grande aventure de l’équipe de Déclic Soissons, qui est le club photo de la ville, et à 100% du bénévolat. De Romain qui a porté le projet et m’a démarché (et pas que moi) plusieurs fois pour me faire venir, à David sans qui je n’aurais pas pu accrocher mes tirages, en passant par tous les autres membres qui ont donné de leur temps et de leur énergie et grâce à qui j’ai pu, avec mes camarades, être mis en valeur. C’est leur générosité qui a créé tout ça, et je les en remercie.
J’ai laissé quelques tirages et le zine que je pouvais laisser faute d’en avoir d’autres, et si je peux contribuer à leur activité d’une manière ou d’une autre je le ferai avec joie, mais avant tout, je vais essayer de “pay it forward”, de m’acquitter de ma dette en aidant le suivant, qui a son tour aidera le suivant, etc.